L’intelligence, et sa manière la plus courante de la mesurer par le biais de la W.A.I.S (Échelle d'intelligence de Wechsler pour adultes) a toujours suscité un vif intérêt et une large approbation pour le grand public.
Psychologue à Toulouse, je vous propose d'explorer en détail ce que mesure cette échelle, mais aussi ses limites et le rapport que nous avons tendance à entretenir avec cette échelle de l’intelligence. Nous aurons l’occasion d’aborder ce que nous mettons derrière le terme d’intelligence, les difficultés et les précautions pour la mesurer, ainsi que d’autres formes d’intelligence qui ont été théorisées et s’avèrent importantes, mais qui ne sont guère prises en compte par le biais de cette échelle.
Le test utilisé pour savoir si on est "hpi" : La W.A.I.S
Tout d’abord, il faut savoir que le test de la W.A.I.S a été utilisé par l’éducation nationale afin de prédire les chances de réussite scolaire des élèves, et non pour donner un score de performance de l’intelligence. Aussi, contrairement à ce que nous pourrions penser, ce test ne donne pas de score à une quantité d’intelligence totale, il donne un score au regard du nombre de bonnes réponses données pour chaque facultés cognitives évaluées, en comparaison aux personnes de même âge et de même culture que nous. Les aptitudes cognitives évaluées étant la compréhension, la logique, la mémoire de travail et la vitesse de traitement de l’information. Aucun test en ligne ni aucun entretien psychologique ne permet de remplacer cette évaluation longue, complexe et rigoureuse. Par ailleurs, il faut savoir que le haut potentiel intellectuel et la déficience intellectuelle ne sont pas des troubles pathologiques. De ce fait, ce ne sont pas des diagnostiques que nous pouvons recevoir (ni nous attribuer). Le résultat au test de la W.A.I.S peut être une information intéressante dans le cadre de la scolarité, de nos difficultés ou de nos facilités ressenties dans l’apprentissage. Ce qui a peu à voir avec la revendication d’un QI total, sans utilité et surtout dangereux du fait du risque de passer à côté d’un véritable diagnostique en pensant que le QI serait le problème, alors qu’il faudrait rechercher d’autres causes. Il ne s’agit donc pas de différence qualitative mais quantitative entre les individus, dont les seuils de 130 et de 70 sont avant tout mathématiques et ne sauraient être significatifs dans les interactions
quotidiennes.
Avant d’entreprendre la démarche de l’évaluation du QI par la W.A.I.S, il serait pertinent de nous demander pour quelle raison nous la voulons.
Les conséquences sont connues des professionnels et justifient leur volonté de ne pas communiquer le score aux patients, pour cause : augmenter artificiellement notre estime de soi en se pensant mieux qu’autrui, se sentir spécial et alimenter le décalage social ressenti...
Les limites de cette évaluation
Tout d’abord, nous avons vu que le test de la W.A.I.S permettait d’évaluer 4 aptitudes cognitives que sont la compréhension, la logique, la mémoire de travail et la vitesse de traitement de l’information. Ce sont des aptitudes générales, dont le test a été très étudié, étalonné, est constitue un bon indicateur. Mais ces aptitudes ne résument pas toute notre intelligence, elles en représentent seulement une partie. C’est sans compter sur l’intelligence cristallisée (les compétences acquises grâce à l’expérience) et l’intelligence fluide (la logique) dont le test du QI est principalement dépendant. De plus, ce test est dépendant également de plusieurs facteurs qui peuvent considérablement faire varier le score au test : la fatigue, l’âge, les normes du QI par pays, et d’autres données comme... la pauvreté ! Aussi, l’évaluation de l’intelligence par cette échelle est insuffisante, car elle ne tient pas compte de la sphère relationnelle, elle-même évaluée par d’autres intermédiaires. Se pose aussi la question de la limite entre le haut potentiel et un score moyen.
Rappelez vous également que les personnes qui ont un haut potentiel et qui n’ont pas de mal-être particulier ne sont jamais vus par les professionnels, biaisant ainsi souvent leurs perceptions.
Notre rapport au QI et à son évaluation
Plusieurs croyances autour du haut potentiel intellectuel circulent et génèrent l’apparition de nombreux tests sur internet pour s’autodiagnostiquer comme tel. Tout d’abord, la présence d’une pensée en arborescence, qui n’existe tout simplement pas. Également, l’idée que les personnes au haut potentiel intellectuel seraient davantage hypersensibles (sensibilité aux stimulis sensoriels ou émotionnels). D’un point de vue scientifique, ces symptômes s’expliquent en fait souvent par une souffrance psychologique ou physiologique. De même pour le décalage avec autrui, dont les études démontrent qu’il n’y aurait soit aucune différence sur la mesure du bien-être, soit une corrélation positive du fait d’une gestion émotionnelle et d’une compréhension facilitées. En ce qui concerne le QI, nous avons évoqué précédemment qu’il était souvent associée à la culture, voire à la logique. Si la culture est révélatrice d’une connaissance élargie et d’une bonne mémoire de cette dernière, elle ne permet pas davantage d’être intelligent si sa seule fonction est de stocker de l’information (à moins d’être une clé USB). Il est fréquent aussi d’associer l’intelligence à une grande activité de la pensée. Mais là aussi, l’hypertrophie de l’intellect peut nous rendre moins intelligent si elle nous empêche de voir des évidences, et qu’elle ne permet pas la prise en compte des éléments présents et utiles pour résoudre un problème.
Pour favoriser une estime de soi satisfaisante et développer son intelligence, il est préférable d’être dans une position active et non dans une recherche d’étiquetage diagnostique.
Si vous passez un test de QI plusieurs fois, vous pourrez gagner des points de QI ou en perdre, mais votre personnalité n’en sera pas pour autant changée.
Les facettes inexplorées de l’intelligence
Le QI évaluée par la W.A.I.S est utile, mais si il n’est pas accompagné par d’autres capacités adaptatives (régulation émotionnelle, etc...) il devient insuffisant et ne nous apporte pas l’adaptation promue par la définition de l’intelligence (rendant donc assez discutable notre perception d’une haute intelligence). D’autres formes d’intelligence existent et sont nécessaires à l’adaptation. Celle dont nous entendons de plus en plus parler est l’intelligence émotionnelle, dont l’ouvrage de Daniel Goleman, parut en 1995, permet un véritable éclairage. Un autre psychologue américain, Howard Gardner, a décrit quant à lui 9 types d’intelligence. L’intelligence ne saurait donc se résumer au QI, et peut même être inefficace lorsque nous persistons dans des idées fausses en employant des raisonnements qui justifient nos croyances. Aussi, nous nous référons toujours à des tests liées aux besoins sociétaux qui sont variables et incomplets. En résumé, malgré la recrudescence de personnes se disant faire parti des 2,27% de haut potentiel intellectuel, il est plus probable que ce ne soit pas le cas, et ça ne nous rend pas plus bête pour autant, bien au contraire !
En quittant cette position passive de diagnostiqué "hpi", nous pouvons élargir le champ des possibles grâce à la compréhension et à l'acceptation du réel, et devenir acteurs de nos propres solutions.
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Linda Ducasse - Psychologue à Toulouse
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